LA CHUTE LIBRE
Sixième
du dernier exercice, Parme a dignement fêté son centenaire en décrochant sur le fil son billet pour l'Europa League. Un mercato
plus tard, les Gialloblù affichent des lacunes inquiétantes. Plombés par des problèmes administratifs, ils pointent cette saison à la dernière
place de Serie A.
Saison
râpée pour les Parmesans, déjà. Privés de licence UEFA, les
Ducali n'ont même pas goûté à l'Europe, la faute à un retard de
paiement d’une taxe de 300 000 euros (salaires des joueurs envoyés
en prêt). A l'image de la Sampdoria et du Chievo, le Crociati n'ont
pas su gérer l'inattendu, celui d'une désillusion européenne.
Le
président Tommaso Ghirardi s'est alors désintéressé d'un club, qui n'est
désormais plus que l'ombre de lui-même. Lanterne rouge, Parme
affiche 9 défaites en 11 journées, soit une de moins que l'an
passé, sur toute la saison. Plus inquiétant, la défense parmesane
prend des airs de gruyère, avec 28 buts encaissés en 11 rencontres (déjà (presque) la moitié de l'an passé). La déroute
infligée par la Juventus, 7-0, illustre un constat implacable.
Parme
désossé
Contrairement
à l'exercice précédent, Parme n'a pas su conserver ses cadres. Au
milieu, Marchionni file à la Samp' ou il ne joue finalement pas, et
Parolo, excellent la saison passée (7passes, 8buts)
choisi la Lazio. Auteur de 8 réalisations, Amauri rejoint le Torino, tandis que Molinaro lui emboîte le pas. Titulaire en début
de saison, Gargano file aussi, suivi de Schelotto (4buts).
L'équipe type de Parme lors de la saison 2013/2014
Face
à cet exode, il fallait que le club de l'Emilie remanie son
effectif, ce qu'il n'a pas su faire. Certes, il conserve Paletta, Cassano et
Biabiany, mais les fonds manquent, la faute au désengagement de
Ghirardi. Malgré les arrivées en prêt de De Ceglie et Lodi, chargé
de remplacer Parolo, et le retour de Belfodil, l'effectif ne se renforce pas. Pire, il s'est même affaibli. Un constat qui n'échappe pas aux dirigeants, qui, dès le début de saison, revoient leurs objectifs à la baisse. Pour ne pas aggraver la situation économique du club, ils ne visent officiellement que le maintien, ce dont - à l'époque - personne ne doute
Pas
de Pô
Pourtant, l'effectif est décimé par les blessures, et il semble finalement que le club ait visé un peu
trop haut, à l'image de Jonathan Biabiany (7passes,
6buts l'année dernière), frappé d'une arythmie cardiaque.
Indiscutable sur le flan droit, il met
un terme à sa carrière jusqu’à nouvel ordre. Massimo
Coda (2
buts et 3 passes décisives cette saison) devrait quant à lui être absent 5 mois. Les solutions offensives manquent cruellement, d'autant que
Ghezzal, (7 matchs), s'est
facturé l’extrémité du péroné et sera absent pour plusieurs mois. Déjà auteur de 5 réalisations, Cassano ne
peut compter que sur lui-même.
Seul
secteur intacte jusque-là, la défense est elle aussi frappée par
l'hécatombe. Mattia Cassani est indisponible, tout comme Gabriel
Paletta, qui ne devrait pas réintégrer l'effectif avant 2015. Recruté dans l'entrejeu pour remplacer Marchionni, Cristobal Jorquera est également écarté depuis octobre. Supplée par le jeune Mauri, (3 matchs l'an passé), il devrait réintégrer l'effectif sous peu. En attendant les autres retours, Donadoni peine à trouver un équilibre à son
11. De l'an dernier, ne reste que Lucarelli, Gobbi, Acquah et
Cassano. Un casse tête qui oblige le coach a adapter son schéma
tactique.
Système
D
Adepte
du 3-5-2, Donadoni a su l'an passé, revoir son dispositif pour
adopter un 4-3-3. Au sortir d'une défaite face à la Juventus, ce
changement a permis au club d'enchaîner une série de 18 matchs sans
revers. Sauf que les absences conjuguées rendent aujourd'hui ce
4-3-3 obsolète. Face au manque de solutions offensives, Donadoni revient donc à son 3-5-2, sans plus de
succès. Le trio offensif est remplacé par deux latéraux, chargés
d'animer les couloirs. Côté droit, Rispoli (à
la Ternana l'an passé, Série B) supplée Cassani, tandis qu'à gauche, De
Ceglie semble avoir pris le dessus sur Gobbi, pourtant l'un des seuls
rescapés de « l'épopée » européenne.
Et
puisqu'un bonheur n'arrive jamais seul, Parme devrait être
pénalisé d'un ou deux points, qui pourrait être majorés en raison de la récidive. De nouveau, le club
ne s'est pas entièrement acquitté d'une dette de plus de quinze millions d’euros. Avec déjà
4 unités de retard sur le premier non relégable, Parme emprunte le
chemin le plus cours vers l'étage inférieur. Après l'humiliation
subie face à la Juve, les Crociati
semblent incapables d'enchaîner une série qui les éloignerait de la zone
rouge, et ce, quelque soit le changement tactique.
Si
Hernan Crespo s'est dit prêt à enfiler le costume de coach, c'est
bien un repreneur que les dirigeants espèrent attirer. Pour
autant, seul
le milliardaire Rezart
Taçi s'est manifesté, et son offre est encore loin de convenir au
président. Prêt à racheter
le club pour 1 million symbolique et l'épongement des dettes, le
président de Parme n'a, semble-t-il, pas apprécié être pris pour un jambon.
Vladimir CRESCENZO (@LePronographe)
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