LA PRISON D’EDIMBOURG
Le Cœur du Midlothian (The Heart of
Midlothian), souvent intitulé La
Prison d’Édimbourg, est un roman de l'auteur écossais Walter Scott… Ah non, aux
temps pour nous, erreur de page Wikipédia ! Pas tant que ça en fait, puisque pour la petite histoire, « The Heart of
Midlothian » c'est la mosaïque qui a inspiré cet emblème qui claque - il faut le dire - et qui rappelle l’emplacement de cette fameuse prison.
Mais trêve d'anecdotes, si la Scottish Premiership n’est pas des plus attractives, cela
n’a jamais empêché les deux monuments de Glasgow de s’illustrer au plus haut
niveau.
Le Celtic et les Rangers (qui forment le "Old Firm") ont depuis toujours trusté les titres, s’adjugeant à eux
2, pas moins de 98 championnats, ne laissant que 18 titres leur échapper depuis
1891. Si Heart of Midlothian, a triomphé à 4 reprises dans cet exercice, il
faut remonter loin (1958 et 1960) voire, très loin (1895 et 1897) pour en
trouver la trace.
Depuis leur dernier sacre, les Jam Tarts (NDLR : leur surnom), comprenez « les tartes à la confiture » s’efforcent de jouer les trouble-fêtes, se hissant par 5 fois sur la seconde marche du
podium (14 fois en tout). Si bien que derrière les 2 équipes du « Old Firm », c’est le plus beau palmarès du pays.
Vladimir Romanov, homme d’affaire Russo-Lituanien, a flairé
le bon coup, et devient en 2005 actionnaire majoritaire du club, avec l’ambition
de concurrencer définitivement les 2 clubs Glaswégiens (oui, on a vérifié), et
la ferme intention de remporter la Ligue des Champions ; un poil mégalo,
donc.
Pourtant, tout démarre plutôt bien, avec une 2e place dès la saison suivante, en 2006. Evènement qui restera dans les annales du football écossais, puisque c’est la seule et unique fois qu’un club hors Old Firm, s’apprête à disputer la Ligue des Champions.
Pourtant, tout démarre plutôt bien, avec une 2e place dès la saison suivante, en 2006. Evènement qui restera dans les annales du football écossais, puisque c’est la seule et unique fois qu’un club hors Old Firm, s’apprête à disputer la Ligue des Champions.
Brève expérience, les Edimbourgeois (oui, on a aussi vérifié) n’iront pas plus
loin que le 2nd tour préliminaire. Pas grand-chose depuis, si ce n’est une autre Coupe d’Ecosse en 2012.
La déconfiture
Encourageant tout de même d’autant que leur ascension coïncide avec les déboires financiers que vont connaître les Rangers ; déboires qui les amèneront à repartir depuis le 4e échelon national. L’occasion, me direz-vous, d’enfin devenir (l’éternel) 2nd club dans la hiérarchie écossaise, sorte de Poulidor en kilt. On se dit alors que Romanov a eu du nez sur cette affaire !
Malheureusement, il est déjà trop tard, Hearts
ne bat déjà plus qu’au ralenti depuis novembre 2011 et le début de leurs ennuis
financiers liés à la banqueroute d’un établissement financier Lituanien
contrôlé par Romanov. Incapable de payer les salaires des joueurs le club est alors endetté à hauteur
de 30M d’€. Débute alors un véritable exode ; pas moins de 35 joueurs vont quitter le bateau
durant les saisons 2011-2012 et 2012-2013, dont Rudolf Skacel, celui-là même
passé du coté de Marseille (20matchs, 1but) véritable machine à marquer du côté
d’Edimbourg (Ah ! Le championnat Ecossais...). S’en suit une interdiction de recruter (NDLR :
des joueurs sous contrat), ainsi qu’une
pénalité de 15 points pour la saison à venir. Le navire tangue sur les eaux houleuses du Loch Ness et les profondeurs
entrevues la saison passée, avec à la clé une 10e place sur 12, se rapprochent inéluctablement.
La saison 2013-2014 ne laisse alors rien présager de bon, devant l’effectif qui s’amenuise considérablement, et l’impossibilité de compenser les pertes numériques. Du vent et du feu, du sang et des larmes ; un scénario apocalyptique, auquel le club va devoir faire face avec une équipe composée de jeunes issus du centre de formation, avec 18 joueurs de l’équipe première formés au club, et un effectif qui culmine à une moyenne de 20,5 ans. D’aucuns diront que c’est pas de la tarte…
Seul deux joueurs expérimentés ont été conservés, le défenseur, Jamie Hamill
(27 ans), et le portier Jamie MacDonald (27 ans et formé au club lui aussi). Coté arrivés, interdiction oblige, un joueur en prêt, Dany Wilson, 21 ans et
défenseur de son état, en provenance de Liverpool, et un joueur gratuit, Ryan
Stevenson, milieu de terrain de 29 ans, ex-Ipswich.
Pourtant, le club est loin d’être ridicule et a déjà
récupéré 8 points sur les 15 de pénalité, affichant -7 au compteur. S’il pointe toujours à la 12e et dernière place, il peut se targuer
de 2 succès de rang face à Aberdeen, et Hibernian, le 2nd club
d’Edimbourg et grand rival éternel dont les Jam
Tarts n’ont fait qu’une bouchée. 8 points donc, soit autant que St Mirren, 11e, c’est à s’interroger
sur le véritable niveau de ce championnat qui ne cesse de décliner (18e
au classement UEFA, derrière Chypre et Israël).
Si l’on s’est ému, à juste titre de la disparition provisoire du monument que
sont les Rangers, celle d’Hearts se
profile et ne semble pas perturber outre mesure. A l’image d’une Liga sans Réal et Atletico, d’une Bundesliga sans Dortmund et
Leverkusen, ou d’une Ligue 1 sans Marseille et Lyon (Oui, mauvais exemple,
oubliez la Ligue 1…), pas sûr que le Celtic s’en réjouisse, tant il s’apprête à
tout écraser sur son passage.
Édimbourg à l’autre…
Hearts peut compter sur un soutien de choix, le 1er ministre écossais en personne, supporter du club, pour qui l’espoir est de mise, persuadé que le club va relever la tête. L’occasion pour cette bande de gamin d’écrire une des plus belles épopées du football moderne, tant le défi qui les attend est immense. Dès ce mercredi 30 octobre, le club au blason frappé du sceau du cœur, se déplace sur la pelouse d’Hibernian, pour un duel fratricide en League Cup. Un match de coupe dont l’enjeu dépassera celui du terrain, une question d’honneur, l’occasion pour Hibs de prendre sa revanche suite à l’humiliation subie en championnat, et pour les Jam Tarts, de prouver qu’ils ne sont pas encore cuits.
Personne ne sait ce qu’il en sera, mais parce que Le Pronographe aime les
belles histoires, Hearts continuera
de battre, Hearts will go on (Céline
RPZ) et d’un bourg à l’autre, tous
diront que ces gamins l’ont fait !
Vladimir CRESCENZO (@LePronographe)
Vladimir CRESCENZO (@LePronographe)
Retrouvez nos autres Dossiers complets sur:
- PACOS DE FERREIRA ici: http://lepronographe.blogspot.fr/p/le-tableau-noir.html
- METALIST KHARKIV ici: http://lepronographe.blogspot.fr/p/metalist-kharkiv.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire