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JEREMY MENEZ: LA GRANDE ILLUSION

Crédit: Image Sport / Panoramic

Après avoir quitté l’AS Roma en 2011, Jérémy Ménez a refoulé la pelouse du Stadio Olimpico, pour le compte de la 16e journée de Série A. Auteur d’un bon début de saison avec le Milan AC, le Français n’a pas trouvé l’ouverture face à la Roma. Les rossoneri doivent se contenter du point du match nul.

Coups de génie et coups de sang. C’est la constante qui peut résumer la carrière de Jérémy Ménez. Très tôt, le joueur montre qu’il est capable d’éclabousser le football de son talent. Pour sa première saison avec Sochaux, il inscrit un triplé en sept minutes, à seulement 17 ans. Du Doubs à Rome, en passant par Monaco, la technique hors pair et la vitesse du joueur ne laissent personne indifférent. Du côté de la capitale italienne, les débuts sont difficiles, mais Ménez s’impose sous les ordres de Claudio Ranieri. D’espoir au talent fou, le natif de Longjumeau gagne le statut de joueur confirmé et en profite pour faire ses premières apparitions sous le maillot des Bleus.



Le parcours de Ménez aurait pu être tout tracé, mais l’attaquant choisit un chemin de traverse, souvent à l’image de sa carrière, en dents de scie. Trop personnel et pas assez décisif. C’est l’autre constante qui accompagne le joueur. L’arrivée de Vincenzo Montella sur le banc romain marque la fin d’un cycle. Si Ménez donne l’impression de jouer avec une facilité déconcertante, le coach n’apprécie pas la nonchalance du joueur, pourtant l’un des des plus talentueux de sa génération, et il ne manque pas de le lui reprocher. Le successeur de Claudio Ranieri préfère alors le reléguer sur le banc ; une situation qu’il ne supporte pas. Au terme d’un entraînement, il s’accroche avec son coach ; le divorce est consommé.

Lucas Moura, Jérémy aussi

Pour 8 millions d’euros, les souhaits de départ sont exaucés. Lui qui arborait fièrement le numéro 94 du côté de Rome atterri dans son club de cœur, le Paris Saint-Germain. Une situation où il est souvent difficile de s’imposer. Pourtant, Jérémy Ménez devient l’un des cadres du Paris de Kombouaré puis d’Ancelloti. Pour sa première saison, il termine troisième meilleur passeur du championnat avec 12 passes décisives, et inscrit 7 buts. Jérémy Ménez voit sa valeur marchande grimper en flèche (évalué à 19M d’euros) et signe sa saison la plus aboutie. Il semble enfin s’installer dans la régularité, ce qui lui a toujours fait défaut. S’il garde les faveurs du coach pour son deuxième exercice dans la capitale, l’arrivée de Laurent Blanc va, comme du côté de Rome, pousser l’attaquant sur le départ.

Au gré d’une préparation tronquée, (victime d’une hernie discale puis d’un calcul dans les reins), Ménez manque le début de saison. Il voit son temps de jeu diminuer au fil de la saison, et cette fois non plus, il ne le supporte pas. Face au Benfica Lisbonne en Ligue des champions, il s’illustre par un nouveau coup de sang et quitte le banc de touche du PSG alors que Laurent Blanc ne semble pas disposé à le faire entrer en jeu. Une récidive après un événement similaire face à Valence. L’arrivée de Lucas Moura pour 40M d’Euros n’y est pas étrangère et la rancoeur est encore tenace. Le joueur ne semble plus concerné, et sa nonchalance ne manque pas d’agacer. Le divorce est consommé, une nouvelle fois, alors que le Parisien avait toutes les cartes en main pour s’imposer et devenir le symbole de ce nouveau PSG, lui le fan de toujours. Plutôt que de mettre la balle au fond des filets, Ménez s’en tire une dans le pied ; le cycle de sa vie.

Le retour du Fenomenez

Jérémy Ménez est-il condamné à n’être qu’un simple bon joueur qui brille par intermittence, ou peut-il enfin devenir un grand joueur ? Ses débuts du côté de Milan peuvent laisser envisager la seconde possibilité. Face à Parme, Ménez réalise un doublé et inscrit même un but qui fait le tour du monde.





Aligné en pointe, Ménez porte le Milan AC depuis le début de saison. Si Fernando Torres pousse parfois le Français à évoluer sur un côté, Pippo Inzaghi fait confiance à l’attaquant, condition primordiale pour que Ménez exprime son talent. Avec 8 buts en 15 rencontres, l'attaquant a déjà battu son record en Série A sur une saison. Cette fois ça y est, ça semble être la bonne. Pourtant, Ménez est déjà retombé dans ses travers, et la presse na pas hésité pas à critiquer « son égoïsme irritant » et son « intermittence »  sur le terrain; on ne se refait pas. Mais qu’importe, Jérémy brille et se classe 2e meilleur buteur ex-aequo. Alors a-t-il enfin décollé ? 

Face à la Roma, Ménez n’a pas été aussi grand que ce qu'il aurait voulu. Malgré quelques gestes de grande classe, celui qui est surnommé "Houdini" n’a pas fait illusion longtemps; incapable de débloquer un match qui s’est soldé sur un score vierge. Si la magie opère pour le moment, nul ne peut dire s’il ne va pas encore disparaître en cours de saison, et gâcher ce qui semble être sa dernière carte pour enfin entrer dans la cours des grands joueurs. Il lui reste encore un an et demi pour convaincre Deschamps qu’il est bien de cette classe là. A lui de jouer, c’est ce que font les grands joueurs.

Vladimir Crescenzo (@LePronographe)

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